%0 Journal Article %T Tuer le tyran ou la tyrannie ? Attentat et conspiration politique : distinctions et affinit¨¦s en France de 1830 ¨¤ 1870 Murder the tyrant or kill tyranny? Political attacks and plots in France from 1830 to 1870 %A Jean-No£¿l Tardy %J La R¨¦volution Fran£¿aise : Cahiers de l¡¯Institut d¡¯Histoire de la R¨¦volution Fran£¿aise %D 2012 %I Institut d'Histoire de la R¨¦volution Fran?aise %X L¡¯attentat est un mot du pouvoir au XIXe si¨¨cle. Le terme met l¡¯accent sur la gravit¨¦ d¡¯une attaque contre l¡¯ordre politique et social sans plus de pr¨¦cisions quant au moyen employ¨¦. L¡¯attentat par excellence est alors celui qui vise la personne du chef de l¡¯Etat qui, m¨ºme sans ¨ºtre sacr¨¦, reste la cl¨¦ de vo te des syst¨¨mes politiques de la Monarchie de Juillet ou du Second Empire. Le pouvoir suspecte syst¨¦matiquement le complot derri¨¨re l¡¯attentat. De fait, sous la Monarchie de Juillet et au d¨¦but du Second Empire les oppositions r¨¦volutionnaires se constituent en soci¨¦t¨¦s secr¨¨tes et se posent en concurrentes de l¡¯Etat. Pour ces conspirateurs, le recours ¨¤ l¡¯attentat, est souvent contre-productif : le meurtre politique est consid¨¦r¨¦ comme moins efficace et moins l¨¦gitime que l¡¯insurrection populaire pour s¡¯emparer du pouvoir. Conspirateurs et forces de l¡¯ordre se livrent une bataille politique dont les enjeux symboliques ne sont pas les moindres. Apr¨¨s le 15 mai 1848, la figure du conspirateur est d¨¦cr¨¦dibilis¨¦e. La r¨¦pression impitoyable qui s¡¯abat sur les soci¨¦t¨¦s secr¨¨tes ¨¤ la fin de la R¨¦publique et sous le Second Empire accro t leur impuissance. L¡¯attentat contre le souverain, rendu plus destructeur par la technologie, devient alors une arme par d¨¦faut mais aussi un instrument de vengeance contre le coup d¡¯¨¦tat et les pl¨¦biscites favorables au r¨¦gime. Le regard port¨¦ sur l¡¯attentat change : il acquiert m¨ºme une certaine reconnaissance politique comme l¡¯atteste le traitement r¨¦serv¨¦ ¨¤ Orsini en 1858. Apr¨¨s 1870, l¡¯attentat ¨¤ l¡¯explosif est identifi¨¦ comme un moyen d¡¯action des r¨¦volutionnaires dans la soci¨¦t¨¦ fran aise. In France, in the 19th century, the term ¡®attentat¡¯ only belonged to the vocabulary of the authorities. It emphasized the gravity of attacks against the political and social order, whatever may be the means. The quintessential ¡®attentat¡¯ was the attack against the monarch, who sacred or not, was still the keystone of the political arch during the July Monarchy and the Second French Empire. The police were systematically suspecting a plot behind regicide attempts. Under the July Monarchy until the beginning of the Second French Empire, underground opposition groups emerged and tried to impose themselves as an alternative to the regime. The ¡®attentat¡¯ was often counterproductive for those conspirators: to seize power, political murders were considered less efficient and legitimate than popular insurrections. The conspirators and the government were engaged in a political battle, entailing strong symbolic stakes. After the journ¨¦e of %K conspiration %K r¨¦gicides %K soci¨¦t¨¦s secr¨¨tes %K imaginaire politique %K conspiracy %K secret societies %K political imaginary %U http://lrf.revues.org/438