%0 Journal Article %T D¨¦faire et refaire les origines de l¡¯¨¦tranger : quand l¡¯ethnographe est pris pour un banni %A Romain Simenel %J Ateliers du LESC %D 2009 %I %R 10.4000/ateliers.8216 %X D¨¦faire et refaire les origines de l¡¯¨¦tranger : quand l¡¯ethnographe est pris pour un banni. En pays A t Ba¡¯amran, terre d¡¯exil, l¡¯origine de l¡¯¨¦tranger qui cherche ¨¤ s¡¯installer est soumise ¨¤ un traitement ¨¦volutif qui t¨¦moigne de son int¨¦gration dans le groupe. Qu¡¯il soit juif, chr¨¦tien ou musulman, criminel en fuite, r¨¦fugi¨¦ politique ou ethnographe, l¡¯¨¦tranger est appr¨¦hend¨¦ d¡¯office comme un banni, et la question n¡¯est pas de savoir d¡¯o¨´ il vient ni ce qu¡¯il ¨¦tait, mais plut t quelles origines prestigieuses, sur le plan des valeurs musulmanes, lui attribuer. Le devenir des origines de l¡¯¨¦tranger se dessine dans le double regard que la soci¨¦t¨¦ porte sur lui, celui qui vient de l¡¯int¨¦rieur, de la sph¨¨re priv¨¦e qu¡¯il a int¨¦gr¨¦, la famille et les proches voisins, et celui qui vient de l¡¯ext¨¦rieur, des gens du souk , l¡¯un et l¡¯autre ¨¦voluant de concert. De francaoui ¨¤ descendant du proph¨¨te Mohamed ou de chr¨¦tien ¨¤ embl¨¨me du haut lieu mystique que j¡¯habitais, mon origine ne cessa d¡¯¨ºtre d¨¦faite et refaite au gr¨¦ du temps pass¨¦ sur place, de l¡¯apprentissage de la langue et de l¡¯¨¦volution de mon comportement. Le devenir de mes origines dans le Sud marocain, c¡¯est enfin, en l¡¯absence d¡¯un mariage que je ne voulais pas contracter, l¡¯histoire d¡¯une adoption impossible et d¡¯une latence difficilement supportable socialement pour mes h tes et pour moi : tout en habitant sous le m¨ºme toit, je n¡¯¨¦tais plus un ¨¦tranger, mais pas pour autant un consanguin, ni un affin, et en l¡¯absence de ces r¨¦f¨¦rents statutaires, mon espace priv¨¦ se r¨¦duisait, telle une peau de chagrin, au fur et ¨¤ mesure du d¨¦litement de tout sentiment de honte (hchouma) ¨¤ l¡¯¨¦gard de celui que l¡¯on avait pris pour un banni. Unmaking and remaking the origins of a stranger: when the ethnographer is taken for an outcast. In the region of Ait Ba¡¯amran, land of exile, the origins of a stranger seeking to settle are subjected to an evolving treatment that reflects his integration into the group. Whether he is Jewish, Christian or Muslim, a wanted criminal, political refugee or ethnographer, the stranger is considered out of hand as an outcast, and the issue is not to find out where he comes from or what he used to do, but rather what prestigious origins (in terms of Muslim values), can be attributed to him. The future of the stranger¡¯s origins is shaped by the twin views of him taken by society: one from the inside, the private sphere he has integrated, family and neighbours, and the other from outside, the ¡°people of the souk¡±, these two views evolving in unison. From francaoui to descendant of %K marriage %K exile %K hospitality %K Sherifism %K stranger %K mariage %K ch¨¦rifisme %K ¨¦tranger %K exil %K hospitalit¨¦ %K Maroc %U http://ateliers.revues.org/8216