%0 Journal Article %T Appr¨¦hension du sentiment ¨¦pilinguistique ¨¤ travers la textualisation d'un fait de langue: ne vs ne... pas dans les Pens¨¦es de Pascal %A Molard-Riocreux Ingrid %J SHS Web of Conferences %D 2012 %I %R 10.1051/shsconf/20120100081 %X L¡¯¨¦tude de la n¨¦gation en langue classique est sans doute le domaine de la recherche qui cristallise le mieux l¡¯opposition entre illusion du chaos et illusion t¨¦l¨¦ologique, les deux pr¨¦suppos¨¦s th¨¦oriques majeurs de la linguistique historique. La confrontation des th¨¨ses les plus marquantes permet de mettre au jour les preuves d¡¯une orientation, plus ou moins assum¨¦e selon les cas, vers l¡¯un ou l¡¯autre de ces deux postulats. La cons¨¦quence est double : d¡¯abord, il semble impossible de d¨¦terminer pourquoi tel auteur de langue classique emploie en telle occasion la n¨¦gation pleine plut t que simple (ou l¡¯inverse) et il para t m¨ºme ill¨¦gitime de poser la question en croyant pouvoir y r¨¦pondre ; ensuite, la possibilit¨¦ m¨ºme d¡¯une stylistique historique est invalid¨¦e par principe. Il convient donc d¡¯examiner le probl¨¨me sous un angle nouveau. En combinant, ¨¤ l¡¯¨¦chelle d¡¯une uvre aussi riche et diverse que les Pens¨¦es, diff¨¦rents niveaux d¡¯analyse ¡ª statistique lexicale, relev¨¦s d¡¯occurrences, ¨¦tude de tous les cas particuliers (encore trop souvent regard¨¦s comme des exceptions) ¡ª et en confrontant cette uvre ¨¤ des ¨¦crits de la m¨ºme ¨¦poque, on voit appara tre des options tr¨¨s marqu¨¦es, des choix d¡¯auteur, que ne para t pas pouvoir expliquer seule la tendance dominante chez les locuteurs du temps, mais qui t¨¦moignent bien plut t d¡¯un v¨¦ritable sentiment ¨¦pilinguistique et de son corollaire que l¡¯on pourrait appeler la conscience stylistique. Surtout, il devient possible d¡¯affirmer avec un haut degr¨¦ de certitude que l¡¯opposition entre n¨¦gation simple et n¨¦gation pleine, quoique non th¨¦oris¨¦e, ¨¦tait per ue d¨¨s l¡¯¨¦poque classique mais pas n¨¦cessairement (ou pas uniquement) en termes de force et de renforcement, comme on aurait pu le penser. Les crit¨¨res les plus op¨¦ratoires semblent bien plut t de nature s¨¦mantico-¨¦nonciative et argumentative. %U http://dx.doi.org/10.1051/shsconf/20120100081