%0 Journal Article %T Le Japon et la Cour p¨¦nale internationale : enjeux politiques et m¨¦moriels Japan and the International Criminal Court: memory and political issues %A Eric Seizelet %J Droit et Cultures %D 2010 %I L¡¯Harmattan %X En juillet 2007, le Japon a officiellement adh¨¦r¨¦ au Statut de Rome de 1998 ¨¦tablissant la Cour p¨¦nale internationale (CP1). En rejoignant la CPI, le cabinet Abe Shinz a confirm¨¦ la d¨¦termination sans faille du gouvernement japonais ¨¤ soutenir la mise en place d¡¯un tribunal criminel permanent, ¨¤ collaborer ¨¤ la poursuite des individus suspect¨¦s de g¨¦nocides, de crimes de guerre, de crimes contre l¡¯humanit¨¦ et de crimes d¡¯agression, et ¨¤ renforcer ainsi le droit humanitaire international. Mais, en d¨¦pit de cet engagement ancien, le gouvernement avait remis ¨¤ plus tard son adh¨¦sion effective, invoquant des raisons budg¨¦taires et la n¨¦cessit¨¦ de mettre le droit interne en accord avec les dispositions du Statut de Rome. Le but de cet article est de d¨¦montrer que ce retard fut ¨¦galement imputable ¨¤ deux autres raisons : la crainte qu¡¯une adh¨¦sion pr¨¦coce ne vienne renforcer les actions en r¨¦paration intent¨¦es par les femmes de r¨¦confort et les victimes de travail forc¨¦ durant la Seconde Guerre mondiale, et l¡¯attitude des ¨¦tats-Unis qui se sont oppos¨¦s avec force ¨¤ la cr¨¦ation de la CPI. Il souligne ¨¦galement la situation inconfortable du gouvernement japonais : en tant que membre de la CPI, il aura ¨¤ conna tre d¡¯affaires d¡¯esclavage sexuel et de travail forc¨¦ ¨¤ l¡¯¨¦gard desquelles la communaut¨¦ internationale lui reproche une m¨¦moire d¨¦faillante ou s¨¦lective. En d¨¦finitive, m¨ºme si la participation japonaise ¨¤ la CPI est de nature ¨¤ conforter la l¨¦gitimit¨¦ de la Cour dans son caract¨¨re universel, l¡¯attitude ambigu des autorit¨¦s japonaises ne peut qu¡¯affaiblir l¡¯impact de l¡¯adh¨¦sion au Statut de Rome sur d¡¯autres grandes puissances asiatiques telles que la Chine, l¡¯Inde, l¡¯Indon¨¦sie et le Pakistan soucieuses de prot¨¦ger leur souverainet¨¦ contre toute ing¨¦rence de la Cour. On July 2007, Japan officially adhered to the 1998 Rome Statute setting up the International Criminal Court (ICC). By joining the ICC, the Abe Shinz Cabinet concretized the long standing determination of the Japanese government to support the creation of a permanent criminal tribunal, to collaborate to the prosecution of individuals responsible for genocides, war crimes, crimes against humanity, crimes of aggression, thus contributing actively to the implementation of humanitarian law. But in spite of this early commitment, the government until recently postponed its effective adhesion, invoking budgetary reasons and the necessity to put the Japanese legal system in accordance with the provisions of the Rome Statute. The purpose of this article is to demonstrate that this delay was also %K droit p¨¦nal %K Japon %K histoire %K Cour p¨¦nale internationale %K m¨¦moire %K relations internationales %K Japan %K WWII history %K Postwar history %K International criminal court %K memory %K criminal law %K international relations %U http://droitcultures.revues.org/2106