%0 Journal Article %T Habiter la m¨¦moire ¨¤ la fronti¨¨re de l¡¯oubli : la maison comme seuil %A Joana Duarte Bernardes %J Conserveries M¨¦morielles : Revue Transdisciplinaire de Jeunes Chercheurs %D 2010 %I Conserveries M¨¦morielles %X Selon Gaston Bachelard, la maison est tant t le coffre de nos souvenirs, tant t un ¨¦tat d¡¯ame. Cela veut dire que, m¨ºme avant de devenir figure onirique ou lieu imagin¨¦ de notre pass¨¦-futur, la maison abrite et rend possible le processus de la m¨¦moire. Et, parce qu¡¯elle r¨¦v¨¨le une intimit¨¦, soit aux ¨¦l¨¦ments ext¨¦rieurs, soit aux d¨¦tails int¨¦rieurs, elle fait toujours figure de pr¨¦sent. Renfermant un univers personnel et familier, pourtant, en m¨ºme temps, exhibant des m¨¦canismes d¡¯ouverture, la maison trace une ligne entre le soi et les autres, entre le groupe et le pluriel. Avec ses murs, ses fen¨ºtres et ses portes, la maison permet le dialogue. La porte, par exemple, s¡¯ouvre ¨¤ l¡¯ami bienvenu et se resserre face ¨¤ l¡¯ennemi, ce qui fait de la maison la place de l¡¯hospitalit¨¦ aussi bien que de l¡¯hostilit¨¦. Enfin, elle comporte le seuil, marque distinctive de l¡¯ensemble s¨¦mantique de la maison, parce qu¡¯il est le corridor que l¡¯on traverse aussi bien pour entrer que pour sortir. Toujours d¨¦but et fin, le seuil surpasse la face de Janus en obligeant la confrontation des deux faces, comme si l¡¯identit¨¦ ne pouvait rien voir sans l¡¯alt¨¦rit¨¦. C¡¯est notre objectif d¡¯¨¦clairer le r le que la maison accomplit comme grande m¨¦moire de nos souvenirs, devant laquelle le seuil signale une ambigu t¨¦ pas toujours pacifique, soit du point de vue du sujet qui habite, soit du point de vue de celui qui frappe ¨¤ la porte: l¡¯h te, l¡¯intrus, l¡¯¨¦tranger. According to Gaston Bachelard, the house is sometimes our box of souvenirs, sometimes a state of mind. It means that even before becoming a dream figure or an imagined place of our past-future, the house all at once holds and makes possible the process of memory. And because the house reveals intimacy, either to exterior elements or to interior details, it always is an actor of the present. While enclosing a personal and familiar universe, it exhibits at the same time procedures of opening: the house draws a line from itself to the others, between the group and the multitude. With its walls, its windows and its doors, the house opens to dialogue. The door, for example, opens for the welcomed friend and closes for the enemy. It makes the house at the same time the place of hospitality and of hostility. Finally, the house includes the threshold, a distinctive mark of the semantic whole of the house because it is the corridor one crosses in order to enter the house and to leave it. Always beginning and end, the threshold surpasses the duplicity of Janus by confronting the two faces, as if identity could not see without alterity. T %K house %K souvenir %K mythology %K memory %K narrative %K m¨¦moire %K narration %K maison %K souvenir %K mythologie %U http://cm.revues.org/433