%0 Journal Article %T De l¡¯hyst¨¦rie ¨¤ la r¨¦volte %A David Niget %J Champ P¨¦nal %D 2011 %I Champ p¨¦nal %R 10.4000/champpenal.8056 %X La violence f¨¦minine a longtemps ¨¦t¨¦ occult¨¦e dans les discours par les usages et les m¨¦susages masculins de la force, associ¨¦s ¨¤ la virilit¨¦. Ces repr¨¦sentations s'av¨¨rent particuli¨¨rement pr¨¦gnantes s¡¯agissant des jeunes : alors que la brutalit¨¦ para t ¨ºtre constitutive d¡¯une masculinit¨¦ en construction (et par l¨¤ m¨ºme normalis¨¦e), la violence des jeunes filles reste impensable, secr¨¨te, ou symptomatique de leur ¨¦tat pathologique. Jusqu¡¯¨¤ l'irruption des sciences du psychisme dans le champ judiciaire, les jeunes filles n¡¯¨¦taient que tr¨¨s rarement stigmatis¨¦es pour leur violence, ce qui atteste de leur difficile acc¨¨s ¨¤ l¡¯espace public. L¡¯entr¨¦e en sc¨¨ne des institutions d¡¯ observation m¨¦dico-p¨¦dagogique suscite une nouvelle perception de la violence f¨¦minine, qui s¡¯incarne d¨¦sormais dans la cat¨¦gorie des troubles du comportement . Le caract¨¨re tr¨¨s normatif de ces institutions stigmatisant le genre, l¡¯age et la classe sociale des jeunes plac¨¦es sous la toise des experts de la personnalit¨¦ laisse n¨¦anmoins s'¨¦chapper la voix des jeunes filles scrut¨¦es dans ces institutions, et ceci tant dans le registre de l¡¯intime qu¡¯¨¤ travers des strat¨¦gies de pr¨¦sentation de soi t¨¦moignant d'une volont¨¦ de reconnaissance sociale. Ces jeunes filles dont on pointe et suscite en m¨ºme temps la violence au sein des institutions totales que sont les ¨¦tablissements d¡¯observation, apparaissent comme des m¨¦taphores du changement social, signalant l¡¯¨¦mancipation de la jeunesse dans les soci¨¦t¨¦s occidentales des ann¨¦es d¡¯apr¨¨s-guerre. Female violence has long been eclipsed in public discourses and representations by male misuse of force. This appears to be true especially in the case of youth behaviour: whereas brutality in boys was constitutive of their rising manliness, violence in girls was supposed to be impossible, hidden or pathological. In accordance with their social status as subordinates belonging to the so-called ¡°private sphere¡±, young women were not viewed as threatening social order. The rise of Child Guidance institutions in the juvenile justice system triggered a new perception of female violence. Violence on the part of girls was considered highly gender-specific; as such it entered the aetiology of deviant behaviour, under the category of ¡°behaviour trouble¡±. Highly normative, gender, age and class-biased, the dossiers of the Belgian child guidance clinics in the fifties and sixties nevertheless allow the historian to hear the voice of the inmates, whose violence appear to be a testimony of the self, and even a desire for social recognition, at a time %K Juvenile justice %K Youth Deviance %K Expertise %K Gender %K Violence %K Psychiatry %K Psychology %K violence %K genre %K justice des mineurs %K d¨¦viances juv¨¦niles %K expertise %K psychiatrie %K psychologie %K Belgique %K XXe si¨¨cle %U http://champpenal.revues.org/8056