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Synergies Roumanie 2006
Identité fictionnelle et imagologie oniriqueAbstract: Le double parisien de Dumitru epeneag se dissimule, la plupart du temps, sous l’exotique – pour les Fran ais – signature D. Tsepeneag ou bien, comme dans le cas du roman Pigeon vole ou de la traduction du livre d’Alexandre Kojeve sur Hegel, sous la signature d’Ed. Pastenague, anagramme dont le r le est de marquer la fictionnalisation de plus en plus accentuée de l’identité déjà hybride de l’écrivain roumain-fran ais. L’oscillation tendue entre deux identités linguistiques et culturelles, entre deux ou plusieurs ages auctoriels ou même entre deux continents romanesques – l’Europe, de l’Est et de l’Ouest, et l’Amérique, comme dans la trilogie a priori réaliste qui comporte les romans H tel Europa (Paris, P.O.L., 1996), Le pont des Arts (Paris, P.O.L., 1998) et Au pays du Maramures (Paris, P.O.L., 2001) – tend à se résoudre, mais sur un mode sisyfique dans la fugue sur la frontière ambigu fiction-réalité. Un titre comme Zadarnica e arta fugii (L’inutile art de la fugue) est symptomatique du mouvement alerte et sinueux des silhouettes fictives de Dumitru Tepeneag, régies par le supra personnage auteur, secondé par l’infra personnage lecteur. Emancipés de la tutelle de l’Auteur, selon le modèle pirandellien, dès le scénario textualiste intitulé Inscenare (Mise en scène), les personnages de Dumitru Tsepeneag choisissent soit l’immolation et l’immobilisation de soi en images archétypales-oniriques, soit la dissolution de leur identité de plus en plus fuyante dans une déambulation picaresque immodérée. Celle-ci se trouve amplifiée, par exemple dans H tel Europa ou Maramures par le vertige qui, surgi à l’intérieur de l’univers romanesque, se dirige vers l’extérieur, vers le cadre fictionnel, et vice-versa.
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