|
Rursus pomi iactu remorata secundi (Met. X, 671). La mora et la poétique ovidienne de la brièvetéKeywords: Ovide , héritage callimachéen , brevitas , digression , poétique Abstract: L'esthétique de la brièveté telle qu'elle est revendiquée par les poètes augustéens comme obédience callimachéenne se voit, en même temps, infléchie par une conception de la brevitas qui valorise la notion de nécessité. Une réflexion sur ces deux traditions (la brièveté callimachéenne qui implique l'art de sembler bref au lecteur et la brièveté issue des préceptes de la narratio brevis en rhétorique qui se mesure à l'économie du rapport des verba et des res) - leur convergence et leurs divergences (notamment à propos de la digression) - me para t constituer l'enjeu de deux passages que l'on peut mettre en parallèle dans l' uvre d'Ovide : l'épisode du corbeau retardé par des fruits dans sa mission auprès de Phébus en Fastes II, 243 sq et la course d'Atalante contre Hippomène au livre X des Métamorphoses. Dans les deux cas, le narrateur se démarque expressément du protagoniste retardé par des poma, en refusant une mora excessive du récit. Tandis que la fable du corbeau joue à exacerber l'hétérogénéité des deux traditions en les radicalisant, la mise en uvre ovidienne de la légende d'Atalante offre une réélaboration des métaphores traditionnelles du texte comme course et retravaille ces deux héritages pour informer un art poétique de la brièveté, complexe et personnel, autour de la question de la digression.
|