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Le palais d’Aiétès et son jardin chez Apollonios de Rhodes (Arg., III, v. 194-252). Un exemple de paysage-palimpseste antique ? The Palace of Aeetes and its Garden in Apollonius of Rhodes (Arg., III, lines 194-252). An example of ancient landscape as palimpsest? Il palazzo di Eeta e il suo giardino in Apollonio Rodio (Arg., III, 194-252). Un esempio di paesaggio-palinsesto antico?DOI: 10.4000/aitia.323 Keywords: Apollonius of Rhodes , ancient urban landscape , Argonautica , palimpsestic landscape , Alexandrian intertextuality , Apollonios de Rhodes , paysage urbain antique , Argonautiques , paysage palimpseste , intertextualité alexandrine , Apollonio Rodio , paesaggio urbano antico , Argonautiche , paesaggio palinsesto , intertestualità alessandrina Abstract: Lorsque le lecteur découvre au chant III des Argonautiques d’Apollonios de Rhodes l’espace du paysage urbain colque, au fur et à mesure de la progression visuelle des personnages, se dessine mentalement tout un espace littéraire fait de réminiscences homériques. L’espace végétal semble composé d’un bouquet d’intertextes de nature endogène tandis que l’architecture palatiale combine structure archa que et ornements hellénistiques. Nulle trace d’exotisme donc, mais un espace composé de référents grecs typiques. Du fait de ces référents littéraires, la construction de l’espace palatial urbain emprunte sa configuration même au type d’écriture poétique sollicité par le poète épique : la réécriture. Comment comprendre alors que le palais d’Aiétès puisse être à l’image du palais du souverain grec hellénistique, image idéale d’une architecture s’inscrivant dans l’ordre divin ? Il faut voir ici non seulement la mise en image, l’illustration concrète via l’architecture et, partant, le paysage urbain qui se singularise par sa nature hybride, de la volonté de rapprocher Orient et Occident, mais aussi et surtout les moyens mêmes de cette mise en uvre. Le palais et son jardin ne seraient alors qu’une promesse, un prototype d’un modèle idéal à étendre, grandeur nature, sur l’ensemble du territoire colque, et de l’o koumène tout entière. When the reader of the third book of Apollonius of Rhodes discovers, in the course of the characters’ visual progression, the space of a Colchian “urban landscape”, s/he mentally creates a literary space made of Homeric recollections. The garden space seems composed of a bouquet of intertexts of endogenous nature, whereas the palatial architecture combines archaic structure with hellenistic ornamentation. So no trace of the exotic, but a space composed of typical Greek references. As a result of these literary references, the construction of palatial urban space borrows its own configuration from the type of poetic writing the epic poet himself solicits: re-writing. How else can one explain that the palace of Aeetes can be the image of a hellenistic Greek royal palace, the perfect image of an architecture that inscribes itself into a divine order? One should see here not only the reconfiguration, the concrete illustration through the archictecture and, consequently, the urban “landscape” of such an unusual hybrid character, as a result of the wish to reconcile East and West, but also, perhaps especially, the means of its implementation. The palace and garden would then only be a promise, an ideal prototype to be extended, on a
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