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La mort, l’oubli et les plaisirs Death, forgetting and pleasures: patient pathways in breast cancerDOI: 10.4000/anthropologiesante.861 Keywords: France , Breast cancer , patients , stages of treatment , emotions , France , cancer du sein , soignés , étapes des soins , émotions Abstract: L’article porte sur l’origine des divergences entre les normes véhiculées par les campagnes de santé, les aspirations du personnel hospitalier et celles de patientes atteintes d’un cancer du sein. Fondé sur une étude qualitative, il souligne plusieurs décalages généralement peu investigués dans les travaux recensés. Ainsi, le discours dominant exhortant les malades à combattre la maladie et à rester sereins s’accorde mal avec les fluctuations du moral et l’épuisement éprouvés par les personnes interviewées, quelle que soit l’évolution de leur pathologie. De plus, elles réagissent en fonction de leur propre expérience de vie et la plupart cherchent à rester elles-mêmes malgré tout . Aussi, il leur est vital de choisir leurs soutiens et de retrouver des sensations agréables éprouvées avant la maladie. L’étude souligne alors un paradoxe : ce sont les patientes qui adhèrent le plus aux normes du bon malade qui expriment le plus de difficultés à composer avec la maladie, puis à l’oublier, ou à envisager la mort. This article looks at the origin of divergences between the norms conveyed by healthcare campaigns, the aspirations of hospital staff and those of patients with breast cancer. It is based on a qualitative study and highlights several differences which have rarely been the subject of research. The dominant discourse urging people to fight the pathology and remain calm fits poorly with the fluctuations in “morale” and with the exhaustion endured by the interviewees, whatever the evolution of their pathology might be. Furthermore, they react in accordance with their own life experience and most of them want to remain themselves “despite everything”. It is therefore vital for them to choose their support and to rediscover the pleasant sensations that they had enjoyed prior to the illness. The study thus underlines a paradox: it is the most “compliant” patients who have the greatest difficulty in appropriating the illness, in forgetting it, or in considering the possibility of death.
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