Un huis clos ethnographique ou l’impossible enquête chez un ancien milicien libanais

Un huis clos ethnographique ou l’impossible enquête chez un ancien milicien libanais. Toute enquête ethnographique est soumise à un ensemble de contingences qui sont rarement objectivées en tant que telles quand les relations construites entre l’ethnologue et ses h tes lui permettent de travailler . Que faire d’une situation ethnographique dans laquelle le r le assigné à l’ethnologue s’avère impossible à tenir ? Bien des années après l’ échec d’un premier terrain libanais, je reviens sur les conditions qui m’ont amenée à m’installer avec un couple de jeunes mariés. Je tente de donner un sens à cette expérience en analysant, en termes de domination et de clivages politiques, les différents niveaux de la relation établie entre mes h tes et moi, mais encore entre les protagonistes de cette sorte de huis clos familial. Behind closed doors, or the impossible ethnographic study of a former Lebanese militiaman. As long as the relationships that anthropologists establish on the field enable them to work, they do not often interrogate all of the fortuitous contingencies that determine the particular dynamic of their fieldwork. But, how can we consider an ethnographic situation in which it is simply impossible for the anthropologist to cope with the role his hosts have assigned her? Many years after the “failure” of my first fieldwork in Lebanon, I reconsider the conditions that led me into a problematic relationship. I attempt to make sense of this experience by analyzing, in terms of domination and factionalism, the different dimensions of the relations, not only between me and my hosts, but also between the different protagonists in this sort of family drama behind closed doors.