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D’un scandale l’autre: l’affaire Renaud Camus et la faillite de la critique intellectuelleKeywords: Analyse du discours , Discours social , Antisémitisme , Camus (Renaud) , Intellectuels , Multiculturalisme , Racisme , Scandale Abstract: Le volume du Journal de l’écrivain Renaud Camus, La Campagne de France, fait l’objet d’un scandale au printemps de l’année 2000 qui donne lieu à deux pétitions contradictoires et à un nombre considérable d’articles de presse. Très vite le terme affaire vient caractériser une activité collective de qualification d’un fait supposé de racisme et d’antisémitisme qui fait polémique. à partir de quelques-uns des travaux touchant à la question du scandale et de la forme affaire (Boltanski & Thévenot, 1991 ; Claverie, 1998) nous tacherons de montrer que l’ affaire Renaud Camus est significative d’une épreuve où deux mondes sont en situation de concurrence pour régler une seule et même réalité. L’impossibilité de dénouer le différend procède, selon nous, d’un principe coercitif dans la dispute à l’oeuvre à travers quelques paralogismes que nous nous proposons de relever. Enfin, nous ferons état de l’épuisement d’une certaine forme de la critique intellectuelle qui, à l’occasion de cette querelle, nous para t faire place à un nouvel état du discours social (Angenot, 1989) articulé autour de la question du multiculturalisme . In spring 2000, La Campagne de France, a volume of French writer Renaud Camus’ Diary gives rise to a scandale which provokes two contradicting petitions as well as an impressive number of articles in the French press. What first appeared to be a clear case of “racism and anti-Semitism” become an “affaire” involving a highly controversial collective process of definition. Making use of some of the works dealing with the notion of “scandale” and the social concept of “affaire” (Boltanski & Thévenot, 1991 ; Claverie, 1998) this article demonstrates that the “affaire Renaud Camus” is a “test” opposing two intellectual orders competing for the hegemony of interpretation of one and the same reality. The impossibility of solving the underlying dispute reflects a coercive principle in the dispute which this article seeks to identify by pointing out a few paralogisms. Finally, I argue that this dispute saw the demise of a certain form of intellectual critique and made way to a new state of the “social discourse” (Angenot, 1989) revolving around the notion of “multiculturalism”.
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