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Voix-off et film-fable : le cinéma d’éducation populaire à l’épreuve du parlantDOI: 10.4000/narratologie.6332 Keywords: voix-off , voix-over , non-fiction , enseignement , éducation populaire , cinéma éducateur , Front Populaire , France , 1918-1939 Abstract: Comment l’étude de la généralisation du parlant dans les films-fables du cinéma éducateur permet-elle de comprendre la participation de la voix-off dans la non-fiction ? L’ambivalence de l’économie énonciative des films-fables correspond aux deux grandes fonctions de la voix-off : raconter et supporter un discours. Aussi, l’observation de l’émergence du parlant dans ces films permet-elle d’étudier le statut de la voix-off dans les films de non-fiction. C’est pourquoi nous proposons de considérer les modalités et les enjeux de l’apparition de la voix-off dans les films-fables programmés par les réseaux d’éducation populaire la que dans les années 1930. Dans un premier temps, nous envisageons la manière dont s’est opéré le transfert médiatique des genres oraux qui encadraient les séances du cinéma éducateur muet, la conférence et le débat avec le public. à cette occasion, nous remettons en question la valeur démiurgique de la voix-off qui dans le contexte du cinéma éducateur rappelle la voix du ma tre d’école plut t que celle de Dieu. Aussi, nous distinguons deux catégories de films-fables : le film-conférence dans lequel le récit sert à introduire un exposé et le film-parabole où le récit permet d’illustrer deux comportements opposés. Dans un second temps, nous étudions pourquoi et comment le film-parabole mobilise un régime de voix intermédiaire : la voix-off diégétisée. Dans une perspective narratologique, ce régime se conforme à l’hétérogénéité énonciative du film-parabole. D’un point de vue idéologique, l’utilisation de cette voix-off diégétisée participe de ce mouvement de contestation de la parole des élites, qui émerge dans le cinéma populaire des années 1930.
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