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Champ Pénal 2011
Chefs d’orchestre de la s reté des entreprises à l’ère de la sécurité globaleKeywords: private security , global safety , corporate crime , corporate victim , public-private policing , security occupations , risk management , safety manager , in-house safety departments , occupational cultures’ transfer , sécurité privée , assemblages policiers , policing public-privé , professions de sécurité , services internes , transferts de cultures , France , XXIe s. Abstract: Basé sur une enquête inédite portant sur les services internes de s reté de grandes entreprises fran aises, l’article analyse le statut, le poste et le r le du directeur de s reté. Personnage plut t méconnu, il représente pourtant une pièce majeure d’interface dans les divers assemblages policiers, à l’heure de la montée d’une idéologie dite de la sécurité globale propagée par divers think tanks néoconservateurs proches des intérêts du complexe militaro-industriel et par certaines directions d’entreprises à rayonnement international. L’article explore trois dimensions. D’une part, il appréhende les investissements cognitifs, normatifs et éthiques vécus par le titulaire du poste à partir de son périmètre d’action en prévention des risques et menaces au sein de son entreprise. Il pointe, d’autre part, la mise en tension de deux logiques d’action : savoir démontrer la rentabilité relative des investissements sécuritaires à la direction de l’entreprise tout en sachant se conformer aux impératifs de protection non négociables dans les domaines décrétés d’importance vitale par les pouvoirs publics. Il suggère enfin une explication possible à la reconversion massive des militaires et des gendarmes dans ces postes : une solution de compromis organisationnel honorable censée atténuer l’apreté des conflits d’intérêts entre logiques d’état et logiques du marché dans la production de la s reté générale. Based on an unpublished survey of the internal security services of some major French corporations, this article analyzes the status, position and role of the “security director”. Although relatively unknown, this person is an important figure in various police entities in an age of emerging ideology on global security, propagated by various neo-conservative think-tanks with close links to the military-industrial complex as well as corporate leaders with international influence. The article explores three dimensions. Firstly, it addresses the cognitive, normative and ethical issues faced by the holder of this position from the perspective of preventing risk and threats within the corporation. Secondly, it identifies the tension that exists between two logics of action: convincing management of the relative value of investing in security, while complying with non-negotiable protection imperatives within areas of critical importance identified by governments. Finally, it offers an explanation for the massive redeployment of military and police officers into these positions, an honorable organizational compromise that is likely, with public safety in mind, to reduce co
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