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Le bureau des colonies et le savoir scientifique : articulation entre sciences et actions dans la construction d’un projet atlantique (1763-1767)DOI: 10.4000/crcv.11576 Keywords: sciences , duc de Choiseul , Académie des sciences , colonies , France , Guyane fran aise , Amérique , XVIIIe siècle Abstract: En 1763, le duc de Choiseul décide d’une colonisation blanche et rapide de la Guyane fran aise dans une entreprise qui mobilise les grands acteurs de la France des années Choiseul. Cette éclatante revanche a un but : faire en quatre ans de la Guyane fran aise l’exact contrepoint de la domination britannique au nord.Mais pour former cette colonie, le gouvernement constate son ignorance de cette France équinoxiale. La guerre ouvre un espace propice à l’accueil ou l’écoute de réflexions et de projets. Il sollicite alors diverses entités scientifiques (physiocrates, ingénieurs hydrographes, botanistes, académiciens) afin de mesurer le potentiel de l’espace continental américain de la zone torride .Le duc de Choiseul entend se renseigner sur le local dans une prise de renseignements qui s’articule selon plusieurs mouvements. Ces mouvements mettent en évidence d’une part le niveau des connaissances qui se font jour, et d’autre part la variété des intervenants scientifiques. L’entrée en scène de deux acteurs, l’intendant Chanvalon, directeur de l’Académie de sciences de Bordeaux, et le chevalier Turgot, gouverneur, associés libres de l’Académie des sciences, transforme le projet d’implantation en une colonie qui veut soutenir la comparaison avec le peuplement des treize colonies d’Amérique. Le savoir scientifique n’est plus une connaissance du local, mais devient une conception législative, politique, soumis à un contexte événementiel militaire. Ce faisant, la rupture de cette connaissance de terrain induit une impréparation relative quant à l’installation d’une expédition où se pressent 17 000 hommes, et explique, dans une certaine mesure, l’échec tragique d’un projet colonial des Lumières.
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