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Les marbriers génois entrepreneurs et marchands : les routes du marbre, de l’Italie aux demeures d’EuropeDOI: 10.4000/crcv.11983 Abstract: à Gênes, les sculpteurs de marbre forment à partir du xvie siècle une corporation à part qui défend leurs intérêts et réglemente leur activité. Jusqu’à la fin du xviiie siècle, les membres de cette corporation, presque tous d’origine lombarde (région qui correspond à l’actuelle Suisse italienne), ont le monopole de la production des sculptures et des décors en marbre pour les églises et les palais. Ils y ajoutent celui du commerce des marbres bruts et sculptés en provenance des carrières de Carrare et du territoire de la République de Gênes vers les autres états italiens, vers l’Espagne et vers la France. Les ma tres d’atelier, parmi les plus connus Orsolino, Carlone, Casella, Ferrandino, étroitement unis par des liens familiaux, constituent des sociétés très actives pour la réalisation des uvres les plus complexes. Pour autant, ils ne rompent pas les relations avec leur pays d’origine, Bissone, Carona, Lugano, Scaria, Rovio dans le val d’Intelvi, au sud du Tessin. En effet, leur origine lombarde, étrangère à Gênes, leur permet de profiter de privilèges particuliers. Parmi les marbres, ces entrepreneurs et marchands exportent le jaspe de Sicile, le rouge mischio di Narbona de France et le rouge d’Arzo de Lombardie pour les commandes génoises ; ils représentent les diffuseurs les plus importants en Europe des marbres de Carrare, aussi bien que des marbres colorés de Ligurie (le portor de Portovenere, l’albatre de Sestri, le vert de Polcevera).
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