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ISSN: 2333-9721
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Champ Pénal  2011 

De l’hystérie à la révolte

DOI: 10.4000/champpenal.8056

Keywords: Juvenile justice , Youth Deviance , Expertise , Gender , Violence , Psychiatry , Psychology , violence , genre , justice des mineurs , déviances juvéniles , expertise , psychiatrie , psychologie , Belgique , XXe siècle

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Abstract:

La violence féminine a longtemps été occultée dans les discours par les usages et les mésusages masculins de la force, associés à la virilité. Ces représentations s'avèrent particulièrement prégnantes s’agissant des jeunes : alors que la brutalité para t être constitutive d’une masculinité en construction (et par là même normalisée), la violence des jeunes filles reste impensable, secrète, ou symptomatique de leur état pathologique. Jusqu’à l'irruption des sciences du psychisme dans le champ judiciaire, les jeunes filles n’étaient que très rarement stigmatisées pour leur violence, ce qui atteste de leur difficile accès à l’espace public. L’entrée en scène des institutions d’ observation médico-pédagogique suscite une nouvelle perception de la violence féminine, qui s’incarne désormais dans la catégorie des troubles du comportement . Le caractère très normatif de ces institutions stigmatisant le genre, l’age et la classe sociale des jeunes placées sous la toise des experts de la personnalité laisse néanmoins s'échapper la voix des jeunes filles scrutées dans ces institutions, et ceci tant dans le registre de l’intime qu’à travers des stratégies de présentation de soi témoignant d'une volonté de reconnaissance sociale. Ces jeunes filles dont on pointe et suscite en même temps la violence au sein des institutions totales que sont les établissements d’observation, apparaissent comme des métaphores du changement social, signalant l’émancipation de la jeunesse dans les sociétés occidentales des années d’après-guerre. Female violence has long been eclipsed in public discourses and representations by male misuse of force. This appears to be true especially in the case of youth behaviour: whereas brutality in boys was constitutive of their rising manliness, violence in girls was supposed to be impossible, hidden or pathological. In accordance with their social status as subordinates belonging to the so-called “private sphere”, young women were not viewed as threatening social order. The rise of Child Guidance institutions in the juvenile justice system triggered a new perception of female violence. Violence on the part of girls was considered highly gender-specific; as such it entered the aetiology of deviant behaviour, under the category of “behaviour trouble”. Highly normative, gender, age and class-biased, the dossiers of the Belgian child guidance clinics in the fifties and sixties nevertheless allow the historian to hear the voice of the inmates, whose violence appear to be a testimony of the self, and even a desire for social recognition, at a time

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