|
- 2012
échange interculturel et transfert de représentationsDOI: https://doi.org/10.7202/1009271ar Abstract: Parmi son imposante collection, l’humaniste italien Paolo Giovio possédait plusieurs portraits de sultans ottomans qui, comme il l’explique dans une scène célèbre de ses Elogia virorum bellica virtute illustrium (1551), avaient été copiés d’après les miniatures offertes par Barberousse à Virginio Orsini, deux capitaines que l’alliance franco-turque avait réunis sous la même bannière. Au-delà de sa valeur documentaire, cette scène nous permet d’étudier un échange interculturel unique – puisque, comme on a eu tendance à l’oublier, Orsini ne se contente pas de recevoir des présents, il en offre aussi. Examinant dans un premier temps le regard de Giovio, je montre que s’il témoigne de préjugés hostiles aux Turcs, ces préjugés relèvent avant tout d’un patriotisme italien. Ses portraits, auxquels je m’attache plus spécifiquement dans un second temps, attestent le même préjugé. Car bien qu’il revendique une esthétique de la transparence, Giovio insiste sur la nécessité d’adapter ses modèles au bon go?t italien – autrement dit sur la nécessité d’une ??traduction culturelle??. En étudiant le regard que Giovio porte sur l’art oriental et la manière dont il se l’approprie, cet article souhaite ainsi apporter une contribution à une histoire interculturelle de l’art et, plus généralement, à l’histoire des perceptions interculturelles à la Renaissance
|