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Arnaud Cathrine : des autres au moiDOI: 10.4000/narratologie.6594 Keywords: lecture , littérature , identification , subjectivité , Livre , intime , autrui , projection , France , XXI siècle , Extrême contemporain Abstract: Nos vies romancées est un essai autobiographique où Arnaud Cathrine mélange des souvenirs personnels aux vies et aux livres de six de ses écrivains préférés (Carson McCullers, Fran oise Sagan, Roland Barthes, Fritz Zorn, Sarah Kane et Jean Rhys) pour s’interroger sur la littérature, sur l’écriture intime et sur la question identitaire. Cet article analyse d'abord l’aspect autobiographique du livre d’Arnaud Cathrine pour en dévoiler les stratégies stylistiques et thématiques aptes à créer une écriture personnelle, comme la présence du je, l’utilisation du temps présent, ainsi que la fonction des adjectifs, des adverbes et du discours direct. Il dévoile ensuite les modalités par lesquelles notre écrivain approche autrui par deux mécanismes en particulier : l’identification et la projection. La rencontre avec l’autre est souvent une défaite mais, malgré tout, l’homme continue sa recherche de quelqu’un auquel appartenir parce qu’ on ne peut pas exister sans double de soi-même . Existe-t'il alors un lieu où le sujet découvre, par le biais de l’autre, une identité unique et en même temps multiple ? Arnaud Cathrine nous suggère que c’est la littérature qui permet le passage du je au nous : chacun a une vie mais peut la partager et vivre celle d'autrui grace à la lecture. Nos vies romancées is an autobiographical essay where Arnaud Cathrine blends the personal memories to the life and to the books of his favourite authors (Carson McCullers, Fran oise Sagan, Roland Barthes, Fritz Zorn, Sarah Kane and Jean Rhys) to talk about literature, private writing and identity. In this text we’ll analyze first the autobiographical side of Arnaud Cathrine’s book to reveal stylistic and thematic strategies used to create a personal writing, such as the presence of I, the use of simple present, the function of adjectives, adverbs and direct speech. Then we’ll show us the modalities to come up to others through the identification and the projection. The meeting with the others is often a defeat but man continues to look for a person to belong to because “on ne peut pas exister sans double de soi-même”. Therefore, does it exist a place where the subject finds, thanks to the others, a single and multiple identity ? Arnaud Cathrine suggests us that literature allows the passage from I to we : everybody has a life but we can share her and we can live others’ life thanks to the reading.
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