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Pouvoir du parasol et pouvoir nu The power of the parasol and power unadorned. An Islamic form of sobriety? The case of the Moroccan royaltyDOI: 10.4000/crcv.233 Keywords: regalia , étendard , tambour , parasol , Charles de Mornay , Hassan II , Moulay Isma’ l , Moulay Abderrahmane , Mohammed V , Mohammed VI , Eugène Delacroix , Fatimides , Idrissides , Ubaydites , chiite , Maroc , XVIIIe siècle , XIXe siècle Abstract: Delacroix a immortalisé la posture altière du sultan marocain à cheval à travers plusieurs uvres : dans ces représentations, le parasol incarne l’emblème par excellence de la dynastie alaouite et de la royauté marocaine dans son ensemble. Tout en retra ant rapidement l’histoire du parasol comme objet régalien dans le monde musulman, on s’interrogera sur une certaine discordance entre l’image très imposante de la royauté que per oivent les observateurs européens du xixe siècle et une tradition marocaine qui, au contraire, met l’accent sur une nécessaire humilité du monarque. Les sources européennes de l’époque moderne attestent aussi, d’ailleurs, un très grand dépouillement des emblèmes du pouvoir, et même un renoncement marqué à tout apparat. On analysera donc la signification d’un tournant symbolique à la fin du xixe siècle et surtout la nature d’un pouvoir monarchique dont la sacralisation et l’action se construisent, plusieurs siècles durant, avec et malgré une remarquable économie d’objets et d’emblèmes. Delacroix depicted the haughty posture of a Moroccan sultan on horseback in a number of works: in these portraits, the parasol is the emblem par excellence of the Alaouite dynasty and Moroccan royalty as a whole. We briefly retrace the history of the parasol as part of royal regalia in the Muslim world, and explore the discrepancy between the very imposing image of the royalty perceived by European observers in the nineteenth century and a Moroccan tradition that, on the contrary, emphasized the necessary humility of the monarch. Modern European sources attest to a great spareness in the symbols of power, even a marked renunciation of pomp and ceremony. We analyse the significance of a symbolic turning point in the late nineteenth century, and, especially, the nature of a monarchical power whose sacred status and intervention were evolved for several centuries, with and despite of a remarkable economy of objects and emblems.
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