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- 2019
Sortir de la Grande Noirceur grace aux documents d’archivesDOI: https://doi.org/10.7202/1060817ar Abstract: L’objectif de ce texte est de montrer l’importance de l’acquisition, de la conservation et du classement des documents d’archives pour cerner notre histoire et éviter que le récit historique devienne une construction mythique sans fondement véritable. Les bibliothécaires et les archivistes sont en quelque sorte les gardiens de la mémoire d’une société. Il appartient?aux historiens de consulter ces documents pour comprendre et interpréter le passé. Malheureusement, ce n’est pas ce cheminement qui s’est imposé dans la représentation de l’histoire du Québec contemporain qui domine encore notre mémoire collective, selon laquelle le Québec francophone d’avant 1960 est une société monolithique et ultraconservatrice, qui serait entrée de plain-pied dans la modernité à l’occasion de la Révolution tranquille. Cette vision du passé, portée par des intellectuels impatients d’en finir avec le régime de Maurice Duplessis et influencée par une lecture de l’histoire du Québec mise de l’avant par plusieurs sociologues, repose sur une recherche historique très sommaire. Elle est remise en question à partir des années 1970 par des historiens intéressés à l’histoire du Québec récent, dont la formation et la méthodologie les portent à accorder une importance primordiale à la consultation de fonds d’archives. Leurs travaux apportent un nouvel éclairage sur l’histoire du Québec depuis la Confédération. Loin d’être une société figée où règne l’unanimité sociale, il appara?t que le pouvoir clérical est contrebalancé par d’autres forces venant des milieux politiques et syndicaux. Il en ressort l’image d’une société, sans doute distincte, mais aussi diversifiée. C’est ce que l’auteur montre à partir de travaux?qu’il a?réalisés depuis plus de quarante ans portant sur divers aspects de l’histoire du Québec. La représentation misérabiliste du passé sous le signe de la Grande Noirceur et de l’impuissance est un mythe qui affecte la psychologie collective des Québécois et Québécoises, les porte à rejeter une large portion de leur passé et contribue à ternir leur sens d’identité
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